Voyage au cœur du numérique: Explorer les ressources de Bibliothèque et Archives Canada

Bibliothèque et Archives Canada

Par Sandra Nichols, Redactrice principale/allocution, Bibliothèque et Archives Canada

Je suis en cinquième année. Est-ce que vous pourriez m’aider pour mon projet? J’aimerais savoir quels instruments de musique les Premières Nations utilisaient.

Pour mon projet, je dois interviewer une personne qui connaît bien l’île Oak. Si vous avez des photos, des cartes, des graphiques, des brochures, des articles ou des souvenirs que je pourrais utiliser, ça m’aiderait beaucoup.

Bonjour! Je suis en 10e année et je cherche des documents d’époque sur les camps d’internement de Japonais. Tout ce que vous avez pourrait m’aider.

Voilà quelques exemples de questions que le personnel des Services de référence de Bibliothèque et Archives Canada (BAC) se fait poser tous les jours. Nos employés y répondent en personne, par courriel ou par téléphone; mais de plus en plus, nous mettons aussi les élèves et leurs enseignants en contact avec nos multiples ressources numériques, facilement accessibles et repérables sur le Web.

C’est la voie de l’avenir.

BAC en possède une collection fascinante, dont le projet 100 histoires, qui offre une incursion dans les dossiers d’hommes et de femmes ayant servi lors de la Première Guerre mondiale; la base de données Archives de la Nouvelle-France, qui regroupe des renseignements de BAC et d’autres institutions d’archives; et la collection de bandes dessinées canadiennes de John Bell, qui rassemble 4000 BD, de l’époque de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’au 21e siècle et ses fanzines.

(Curieux de savoir comment nous numérisons les bandes dessinées? Lisez Les superhéros de l’univers numérique, notre billet de blogue paru le 17 août 2016.)

Les bases de données et les documents numérisés de BAC sont aussi vastes et variés que fascinants : documents d’immigration et de citoyenneté, données de recensement, journaux canadiens-français de 1808 à 1919, brevets, documents sur les athlètes olympiques canadiens, listes de passagers, partitions et même catalogues de vente par correspondance! Vous voulez savoir combien coûtaient des chaussons de bébé en 1919? Le catalogue automne-hiver d’Eaton publié cette année-là vous donnera la réponse. (Un indice : c’était moins d’un dollar!)

Notre site Web regorge aussi de ressources numériques archivées et facilement accessibles. Organisées par thèmes, elles portent sur des sujets aussi diversifiés que les naufrages, la Police à cheval du Nord-Ouest, les ovnis et les journaux intimes de William Lyon Mackenzie King.

La liste complète se trouve sur notre site Web, mais en voici un aperçu :

Même si notre Centre d’apprentissage en ligne est archivé, il contient encore beaucoup d’information sur des sujets utiles, comme la manière d’utiliser les sources primaires et secondaires. On y trouve aussi des modules et des stratégies d’enseignement, des plans de leçon, des idées d’activités pour la classe, des jeux-questionnaires ou autres, des guides sur l’utilisation des sources primaires et des outils de perfectionnement professionnel.

Les élèves à la recherche d’images numérisées peuvent consulter l’album Flickr de BAC, également organisé par thèmes. Ils y trouveront des albums photo intrigants sur la lutte contre les incendies, Anne… la maison aux pignons verts, la peinture sur gouttière, les bicyclettes, les tempêtes, les affiches de la Première Guerre mondiale, les cabanes à sucre, et bien plus encore!

De plus, nos albums comportent souvent un lien vers un billet de blogue ou une baladodiffusion qui permet de creuser davantage le sujet.

BAC conserve aussi divers types de documents militaires. Et récemment, dans le cadre d’un événement de trois jours organisé en collaboration avec le Musée canadien de la guerre, trois de ses archivistes ont accueilli des cadets de l’Armée canadienne pour leur expliquer la signification de certains de ces documents.

Même si les cadets avaient déjà consulté des dossiers de service en ligne, cette rencontre leur a permis d’obtenir des réponses d’experts et de voir des documents originaux comme des cartes, des registres de sépultures et même des journaux de tranchées, découvrant au passage la valeur de ces authentiques trésors du passé et les émotions qu’ils peuvent susciter.

Imaginez leur enthousiasme lorsqu’ils ont découvert la collection de journaux de guerre de la Première Guerre mondiale faisant le récit quotidien de la vie sur le terrain :

« Au terme d’un dur combat, le commandant de la compagnie s’assoit enfin dans un abri capturé à l’ennemi et, à la faible clarté d’un bout de chandelle, rédige au crayon de plomb son compte rendu de la bataille. Il devra être concis : son rapport doit respecter le cadre rigide du journal de bataillon. » (Traduction)

Aitken, W. M., Canadian War Records Office: Report Submitted by the Officer in Charge, 11 janvier 1917, p. 2, RG 9, série III-D-I, vol. 4746.

Les chercheurs qui souhaitent consulter ces documents peuvent le faire dans notre base de données des journaux de guerre de la Première Guerre mondiale, où ils trouveront aussi de l’information contextuelle pour enrichir leurs travaux. À ce site Web archivé s’ajoute un nouveau site mis à jour.

Bref, de telles rencontres nous rappellent que dans l’univers numérique, les usagers ne font pas que trouver des renseignements : ils vivent aussi une expérience, comme le montre l’exemple du rapport Coltman.

William Coltman a été embauché par le gouverneur du Bas-Canada pour faire enquête sur la bataille de la Grenouillère, survenue en 1818 et opposant deux rivaux de la traite des fourrures : la Compagnie de la Baie d’Hudson et la Compagnie du Nord-Ouest.

Le rapport de 521 pages qu’il a rédigé est aujourd’hui l’une des meilleures sources sur la guerre de la traite des fourrures, ainsi qu’un document clé sur l’histoire de la Nation métisse.

Or, le public a pu transcrire des sections du rapport numérisé grâce à un outil en ligne créé par BAC et Our Digital World. En un mois, tout le rapport a ainsi été enregistré, ouvrant grand une fenêtre sur cet événement historique. BAC continuera d’utiliser l’outil pour d’autres projets : surveillez nos annonces à ce sujet sur Twitter, Facebook et notre site Web.

Voilà l’une des nombreuses façons dont la technologie peut nous aider à alimenter l’imagination des élèves, des enseignants et des futurs historiens.

Mais nous savons que nous pouvons faire plus. C’est pourquoi nous avons lancé une stratégie nationale de numérisation du patrimoine documentaire.

En tirant parti des technologies numériques, les institutions de mémoire peuvent joindre un auditoire quasi planétaire et lui donner un accès immédiat à leurs collections, ainsi qu’à un bassin presque illimité de documents et de sources primaires : livres, périodiques, journaux, dossiers du gouvernement, affiches, livres rares, thèses, artefacts, photographies, art documentaire, films, vidéos, enregistrements sonores, cartes, et bien plus encore!

BAC ne fait pas cavalier seul dans cette aventure. Pour couvrir autant de territoire que possible, sa stratégie nationale de numérisation tirera parti des collections d’archives publiques et privées, de bibliothèques, de musées, d’associations, d’organismes sans but lucratif, de sociétés et d’autres institutions de mémoire.

Imaginez le résultat!

Pour un élève préparant un projet sur le patrimoine ou une recherche sur un soldat de la Première Guerre mondiale, ou pour un enseignant qui a besoin d’images pour un programme sur l’histoire des Autochtones, cela pourrait être un véritable coffre aux trésors!

Convertir l’histoire orale et écrite en format numérique : voilà ce que vise surtout la stratégie.

L’ère numérique a donné naissance à la commune du 21e siècle, où sont regroupées l’information et les connaissances collectives dans des espaces de collaboration accessibles à tous – y compris à des enseignants et à des élèves de tout âge, qui travaillent fort pour en tirer parti.

Les ressources abondent. Quelques exemples parmi tant d’autres : Wikipédia, YouTube, la Digital Public Library of America et le Réseau canadien d’information sur le patrimoine.

Par ailleurs, notre stratégie de numérisation s’inspire de modèles de réussite des quatre coins du monde (Pays-Bas, Suède, Nouvelle-Zélande…), tous fondés sur une seule prémisse : améliorer l’accès au contenu.

Nous pourrons ainsi, avec nos enfants, mieux comprendre le passé, documenter le présent et nous préparer pour l’avenir.

La collaboration est au coeur de notre stratégie, qui mise sur les possibilités de partenariats novateurs et de nouveaux liens entre les institutions.

Un exemple éloquent : la collaboration entre BAC, la Bibliothèque publique de Toronto et le Groupe Banque TD dans le cadre du Club de lecture d’été TD, particulièrement fructueuse. En plus de favoriser la lecture chez les jeunes et de stimuler leur imagination, ce projet a renforcé la perception selon laquelle les bibliothèques font partie des ressources éducatives les plus importantes de la société.

Le Club de lecture d’été TD a vu le jour à Toronto en 1994, grâce à un partenariat avec le Groupe Banque TD et la Bibliothèque publique de Toronto. Depuis 2004, le Groupe Banque TD est le principal commanditaire du programme, dont la Bibliothèque publique de Toronto et BAC sont partenaires. Le Club est offert dans plus de 2 000 bibliothèques publiques au Canada et rejoint plus d’un demi-million d’enfants chaque été.

Même si ce projet n’est pas numérique, il montre bien ce qui peut arriver quand des organisations collaborent pour atteindre un objectif éducatif. En 2004, 436 bibliothèques ont pris part au Club, tandis que 20 778 enfants s’y sont inscrits et ont participé à 1 738 activités. Dix ans plus tard, en 2014, le Club rassemblait 2 000 bibliothèques, 631 899 enfants et plus de 35 000 activités! Chaque année, le site Web du Club fait peau neuve en fonction d’un nouveau thème, et les jeunes lecteurs y trouvent une foule d’activités en ligne.

C’est maintenant votre tour d’explorer les ressources en ligne de BAC. Bonnes découvertes!

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